Visite virtuelle de l'exposition "La Franc-maçonnerie" à la BNF
(Bibliothèque National Française François Mitterrand)
Visite l'exposition virtuelle... http://expositions.bnf.fr/franc-maconnerie/
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Juin 1936 –quelques jours d’espoir…
Au milieu des années 30 la condition ouvrière est déplorable. La crise de 1929 a jeté sur le pavé plus d’un million de chômeurs, soit 12% des actifs. Les salaires baissent de 8 à 20% : en 1935, le pouvoir d’achat a diminué de 27%...
Au fond des ateliers, gronde une sourde révolte contre l’autoritarisme des patrons, la discipline plus sévère, la généralisation du chronométrage et des chaînes, les salaires de misère, la lèpre des taudis des banlieues ouvrières.
C’est dans ce contexte que se transforme le paysage syndical. Découlant d’une décision du PCF qui (appliquant les consignes de Moscou) s’oppose désormais à Hitler et Mussolini, la CGT-U (confédération d’obédience communiste) décide de réintégrer la « vieille maison » CGT en Mars 1936.
La CGT réunifiée demande alors le passage de la semaine de 48 h à 40h sans diminution de salaire. Le patronat refuse, arguant de la concurrence étrangère. Le climat politique est tendu. Réunies dans un front populaire, les gauches abordent les élections législatives du 26 avril et du 3 mai avec optimisme.
Impatient, le mouvement social ne va pas attendre le résultat du deuxième tour. Les manifestations du 1er mai sont imposantes et génèrent des représailles : pour avoir chômé le 1er Mai, des syndicalistes et ouvriers des usines d’aviation Bréguet au Havre et Latécoere à Toulouse sont licenciés dès le lendemain.
Le 3 Mai, le front populaire remporte les élections avec 376 sièges contre 222 aux droites. Néanmoins ; Léon BLUM doit attendre un mois pour former son gouvernement. Mais, les licenciements chez Bréguet et Latécoere sont la goutte d’eau de l’autoritarisme patronal dans le vase des rancoeurs ouvrières, et dès le 11 mai, les deux usines sont occupées et le 14 mai la région parisienne entre dans la danse…
Désorientés par la victoire du front populaire, apeurés par ces occupations pacifiques et spontanées, qui empêchent tout lock-out et embauche de « jaunes », déçus par les forces de l’ordre qui ne sont pas envoyées contre les grévistes, les patrons cèdent rapidement, et dès le 15 mai, les patrons acceptent des augmentations de salaires, le paiement des jours de grève et l’instauration de congés payés.
Mais rien n’y fait, le mouvement se propage comme une trainée de poudre. La base et les dirigeants syndicaux multiplient les demandes d’un salaire minimum, des 40 heures hebdomadaires et l’instauration de délégués du personnel. Le 28 mai, ce sont les 35000 ouvriers de l’usine Renault qui occupent leurs ateliers, suivis par toute la métallurgie parisienne. Un accord est vite trouvé chez Renault où le travail reprend dès le 30 Mai.
Début >Juin, c’est l’ensemble du pays qui est touché. Les grèves venues de la base s’organisent dans la métallurgie, la chimie, le textile, les grands magasins, les cheminots, les PTT, les mines, le bâtiment et les cafés-restaurants. Le patronat "CGPF » ( confédération générale de la production française, qui se transformera ultérieurement en CNPF . ndlr) prend peur et entre en contact avec Léon Blum qui vient enfin de former son gouvernement : il lui demande d’organiser un rendez-vous avec la CGT. Cette dernière ayant refusé d’entrer dans le gouvernement au nom du respect de la Charte d’Amiens – indépendance vis-à-vis des partis politiques) accepte la rencontre qui débute le 7 juin à l’Hôtel Matignon, d’où le nom des fameux accords qui seront signés dans la nuit. Ces accords vont servir de guide et support à de nombreuses lois et décrets votés pour la plupart en juin 1936 : deux semaines de congés payés, semaine de 40h sans baisse de salaires, augmentations de salaires, généralisation des conventions collectives, reconnaissance du syndicat dans l’entreprise, nationalisation des industries de guerre, etc.... .
Cette première grande victoire du syndicalisme n’entraine pas, pour autant, une reprise immédiate du travail. Le 11 Juin (le jour ou Maurice Thorez lance le fameux « il faut savoir terminer une grève »), il y a encore dans le pays plus de 2 millions de grévistes. Début Juillet, on comptera encore environ 200 000 grévistes.
Le 04 Juillet 1936, une manifestation monstre célèbre dans une belle unanimité la prise de la Bastille, la fête de la Fédération et les accords Matignon. Charles Maurras, membre de l’Action Française parlera de « la lie des faubourgs mêlée à l’élément juif métèque ».
C’est ainsi que les grèves de Juin 1936 voient pour la première fois un vaste mouvement d’occupation ouvrière sans arme, sans violence ni destruction. Le son de l’accordéon a remplacé le bruit des canons.
C’est dans le secteur privé que le mouvement a été le plus profond. La fonction publique, contente du gouvernement de front populaire en qui elle se reconnait, est plutôt restée en retrait de cette lame de fond.
Le patronat n’est pas resté les bras croisés, assistant en spectateur impuissant à l’expérience de 1936.affolé en mai, sonné en Juin, il est déjà plus vigoureux en septembre et…en pleine forme en février 1937 (mais c’est une autre histoire)
Après les premiers congés payés de l’été 1936, le gouvernement Blum marquera la « pause » : les projets de retraite des vieux travailleurs, de fonds national de chômage et d’échelle mobile des salaires sont abandonnés…la guerre n’était plus très loin.
Pourtant les grèves de 1936 ne furent pas qu’un feu de paille, elles ont profondément marqué l’imaginaire collectif du mouvement ouvrier et syndical français !
Toute comparaison avec des évènements ou personnages existants n’est pas pure coïncidence ni fortuite !
Que reste-il de cet acte fondateur qu’a été le « front populaire » ? Je laisse à chacun le soin de répondre. Mais personne ne peut nier aujourd’hui que les discours de nos édiles du moment ont une saveur bien amère au vu de l’histoire écrite par leurs ainés.
Certes, la société n’est plus la même, et ce serait sans doute une erreur de vouloir reproduire aujourd’hui les traits du passé. Mais quand même, peut-on rester indifférents aux similitudes qui se dégagent dans bon nombre de circonstances ?
En évoquant cette période de Juin 36, j’ai souhaité porter à la réflexion, compte tenu des évènements d’aujourd’hui, le fait que depuis toujours, et assurément pour longtemps encore, que le « monde du travail » dans son aspect « social » et psychologique peut être un rempart à « l’économique », qui, par ses impératifs, certes, mais surtout ses objectifs, et les problèmes de choix qu’il pose, restreint la marge de Liberté et de Dignité de tous…
Il n’existe pas de fatalité. Aussi le « monde du travail » et le « monde politique » doivent comprendre et accepter qu’aucun des problèmes que chacun rencontre ne peut être résolu sans l’autre et qu’aucun des problèmes qui se posent aux deux ne peut être résolu par un seul !
Ce n’est qu’à ces conditions que tous, nous pourrons vivre pleinement notre « condition d’Homme » dans cette République que nous aimons.
«Il n’y a jamais de solution parfaite ni définitive pour l’Homme, chaque génération doit se battre pour récupérer le terrain perdu ou consolider ses positions. » Fred Zeller
JC.F
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Pour cette page de Juin (la dernière avant les vacances !), je propose de nous intéresser à la question du rapport entre la laïcité et l’Islam.
En effet, si l’Europe est un défi pour la laïcité française, la présence de l’Islam, qui a fait irruption dans le contexte français dans les années 70, semble bien constituer pour elle un « défi intérieur ».
Il y a sans doute plusieurs raisons : d’abord liée à notre histoire coloniale qui nourrit toujours une forme larvée de racisme. Ensuite les musulmans représentent une collectivité importante (mais néanmoins largement minoritaire), relativement récente, et qui se divise en deux catégories : les uns restent étrangers et veulent un jour regagner leur pays, les autres sont installés définitivement. Enfin, la religion étant « importée », apparait comme une religion étrangère, d’autant qu’elle est sans hiérarchie ni chef spirituel, constituée de communautés décentralisées, tantôt modernistes, tantôt conservatrices.
Il y a à première vue incompatibilité entre islam et laïcité car le monde musulman ignore la laïcité, d’où méfiance réciproque. Attitude négative car l’islam a un caractère global : il ne se contente pas de guider la vie personnelle et familiale mais entend aussi inspirer l’organisation sociale et politique (même s’il pourrait très bien adopter une attitude différente comme l’indiquent certains textes du Coran et des hadith…)
Le principe majeur de la Loi de 1905 : la séparation stricte entre l’Etat et les religions, pose problème à l’islam car, s’il peut conserver sa dimension sociale, il ne peut influencer l’Etat (même si nos « ministres des cultes » depuis 1989 tentent de trouver des solutions de contournement, n’hésitant pas à entreprendre des démarches non conformes à la loi de 1905 !)
Pourtant l’islam n’est pas une église avec toute sa hiérarchie d’autorités religieuses comme le catholicisme… Ce qui gêne l’islam, c’est la séparation de la sphère privée et de la sphère publique, la séparation entre le religieux et le politique.
Alors, laïcité et islam ou islam et laïcité, complainte récurrente qui proclame une opposition irréductible ? Rien n’est irréductible (à par la mort et les impôts) : souvenons-nous que la toute puissante Eglise catholique a bien fini par accepter (elle ne cesse néanmoins d’agir pour reconquérir les espaces perdus) les lois de 1905. Les juifs et les protestants ont fait de même, pourquoi les musulmans ne suivraient-ils pas le même chemin ?
Le rejet des principes laïques en fait se fonde sur une conception très minoritaire mais particulièrement médiatique et agissante des fondamentalistes islamiques, bardés de slogans réducteurs : l’islam est une religion qui englobe le spirituel et le temporel, à la fois loi, foi, religion et Etat.
C’est ainsi qu’en vertu de cette lecture très scolaire et rétrograde du Coran, sont exigés le port du foulard islamique, la séparation des sexes dans le sport, la nourriture halal, imposées de multiples interdictions, et promus excisions, mariages forcés de mineures, lapidation des femmes adultères …. Il n’est donc pas étonnant que la proclamation de cette forme d’islam soit perçue comme une menace pour la laïcité et les principes de la République.
Que faire ? La seule réponse possible que je connaisse, parce que la laïcité est le principe constitutif fondamental de notre République, c’est l’application de la loi de 1905 qui garantit la libre expression des cultes et organise une stricte séparation des Eglises et de l’Etat, du public et du privé. C’est la garantie d’une non- discrimination absolue entre les croyants et les non croyants (ne les oublions pas) et de mise à égalité de tous les cultes reconnus par la loi, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Il s’agit d’affirmer que c’est bien la séparation du politique et du religieux qui est le ferment de l’unité française et de la paix civile : les rapports des uns et des autres ne doivent pas être déterminés sur la base du Sacré mais sur la base des lois qui garantissent les droits de tous.
La laïcité sera ainsi un facteur d’égalité entre les musulmans et les autres.
Sans doute l’école (publique bien sûr) sera-t-elle le meilleur vecteur d’apprentissage des principes de la laïcité, de la liberté de conscience, de neutralité, d’égalité, de notre République.
A ce propos, il n’est pas certain que la position du Conseil d’Etat : à l’école, « laïcité- neutre » et non « laïcité- séparation » permettant la liberté de manifester sa religion à l’école en portant des signes particuliers, mais sans porter atteinte à la dignité et/ou à la liberté, soit de nature à faciliter le droit de chacun de vivre en toute sérénité dans une société de progrès au service de l’Homme !
La neutralité ,expression d’une volonté d’attention bienveillante ( après la phase de construction de la séparation structurelle des Eglises et de l’Etat) à la pluralité des expressions dans le respect de l’intérêt général, ne peut faire abstraction du fait que la laïcité ne peut être garante de la diversité culturelle qu’à la condition que les prescriptions religieuses respectent les lois démocratiques et le libre consentement de la personne, les principes d’égalité homme/femme et de non- discrimination.
Et puis, toute entorse à la loi de 1905 encourage les religions à revendiquer des dispositions correspondant à leurs cultes y compris pour les imposer à d’autres groupes. Pour exemple : les horaires réservés dans les piscines, les examens médicaux, les menus des cantines scolaires, etc…
Redisons encore que les fondamentalistes islamiques sont une minorité…
Souvenons- nous aussi que l’imagination de la démocratie semble toujours illusoire lorsqu’on ne l’a jamais connue. Et que le plus grand obstacle à la liberté est celui de la servitude…
Pour aider l’Autre et progresser, pour ne pas nous faire voler la laïcité, posons nous d’abord les bonnes questions.
Je propose de terminer cette réflexion par ce mot d’Etienne de la Boetie : « comment il peut se faire que tant d’hommes…tant de villes, tant de nations endurent quelques fois un tyran seul, qui n’a la puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire sinon qu’ils ont vouloir de l’endurer… ; Sinon qu’ils aiment mieux le souffrir que de le contredire…soyez résolus de ne servir plus et vous voilà libres ! »
Comme toujours, les considérations et exposées sont miennes et parfaitement opposables !
JCF
Tareq OUBROU "ce que vous ne savez pas sur l'Islam" (Fayard) a tenu une conférence à la médiathèque de PAU le vendredi 26 mai. Il mérite d'être écouté. (NDLR)
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La Saga de Star War, un conte initiatique ?
Pourquoi parler de Star War en maçonnerie ? Ce n’est assurément pas sérieux !
Et, pourquoi pas ? Ne sommes nous pas sensés réfléchir au monde qui nous entoure, dont les phénomènes culturels.
Les chansonnettes en disent parfois, beaucoup, sur une époque, la littérature aussi. Or le cinéma est l’art du 20° siècle, nouveau moyen d’expression, inconnu avant. (1)
Le succès planétaire de la saga de Georges Lucas pourrait s’expliquer par l’air du temps, ou parce que nous projetons l’enfant qui sommeille en nous sur un récit sur grand écran.
Facile et un peu court, pour contenir cet engouement universel.
Il est vrai que certains d’entre nous peinent à s’ouvrir au « jeux d’enfants » auquel les alchimiste nous invitent. Dommage !
Souvenons nous de la préface du Petit Prince :
« Je demande pardon aux enfants d’avoir dédié ce livre à une grande personne». Aussi Saint Exupéry se reprend-il à la fin, « Je corrige donc ma dédicace.
À Léon Werth quand il était petit garçon. »
Georges Lucas n’a pas évoqué autant de mythes « à l’insu de son plein gré ». Toute une série d’indice devraient nous alerter.
En effet voici un récit qui est composé de 6 épisodes, sur une période qui va de 1977 à 2005 : 28 ans, en deux périodes de 6 ans chacune, donc deux trilogies successives.
Et le public est toujours là.
Je veux bien considérer ces deux périodes de 6 ans comme fortuite, (quoi que) mais pas l’utilisation du nombre 6 considéré comme « abondant » par l’école pythagoricienne. D’autant que le récit, ne suit pas l’ordre chronologique, et se développe comme une frise en rinceaux qui nous dépose et nous reprends a chaque vague.
D’autres éléments doivent nous alerter.
Une évidente référence à l’Odyssée et à l’antiquité grecque.
Une parabole sur l’effondrement des républiques face à la montée du nazisme.
Le totalitarisme noir, blanc, rouge, uniforme, sera vaincu par une coalition de la diversité galactique, mais aussi la machine sera vaincu par l’intelligence.
Une utilisation de la langue des oiseaux (en anglais, en grec, en néerlandais, mais aussi dans l’adaptation française, en français)
Une utilisation de symboles, pour signer des objets, en particulier les aéronefs.
Ainsi que la citation de nombreux héros antiques, ou moderne de Faust ou cow-boy, normal pour un américain, mais aussi le bouffon du roi.
Nous ne pourrons pas dans l’espace d’une planche envisager l’ensemble des aspects et citations que brasse la Saga. Ce serait beaucoup trop long.
Nous, nous limiterons à deux sujets : l’utilisation des mythes antiques (essentiellement grecs) et de la langue des oiseaux parce ces deux thèmes sont liés.
Un conte et une tragédie antique, sur le thème du voyage du héros :
La structure d’un conte s’établit sur trois piliers :
Acte de liberté
Quête des valeurs collectives
Rétablissement du contrat social
Nous retrouvons cette structure, mais avec une innovation. Il n’y a pas un seul héros mais des héros, et ces héros sont des couples. Deux couples de héros.
Des jumeaux : Leia & Luke
Un père et son fils : Anakin & Luke, avec pour corser le tout, Padmé (qui n’est pas un personnage secondaire) mère de Leia et de Luke est l’épouse d’Anakin
C’est donc les jumeaux qui vont devoir affronter leur père et meurtrier de leur mère, sans le savoir au départ, ni connaître leur gémellité. Tous les ingrédients d’une tragédie grecque.
Ce qui unit tous ces personnages c’est classiquement la lutte entre le bien et le mal.
Nous noterons, d’emblé deux autres références dans et hors antiquité : explicitement l’épée Excalibur et l’enfer (de manière plus complexe). Nous ne ferons que l’effleurer.
Le Voyage du Héros :
Nous devrions dire le voyage des héros puisque Luke et son double Leia accomplissent deux voyages à la fois singulier et commun.
Alors qu’Ulysse se déplaçait d’iles en iles dans la Méditerranée, le monde s’élargit aux planètes et à la galaxie.
Comme tous les héros classique Luke va d’abord hésiter avant qu’un événement tragique ne le fasse basculer.
Le personnage évolue au fil des péripéties, son rôle devient alors déterminent. L’affrontement de Luke avec Dark Vador, son père, rappelle celui de Zeus avec son père (Cronos) et du père de Zeus avec son propre père (Ouranos). D’autant que les protagonistes se battent a coup d’éclairs.
Comme dans beaucoup de mythe le héros, Luke, en sort mutilé, a l’instar de beaucoup de héros boiteux. Lui, y perd sa main droite.
Mais Lucas, en analogie inverse d’avec la Bible, rompt la malédiction (qui fait porter la faute des pères sur 5 générations).
Lors de son second affrontement avec Dark Vador, il lui infligera la même mutilation en sauvant la vie et l’âme de son père, fidèle en cela à la philosophie Jedi.
Comme Mentor, qui veille sur Télémaque dans l’odyssée, Chiron sur Achille, les héros ont besoin d’enseignement de maîtres. Ce sont les Jedis.
Ils n’en sont pas moins étranges que Chiron à l’instar de maître Ioda.
Ce mot, jedi, est emprunté à un vocable japonais qui signifie « œuvre historique » et qui englobe les récits de samouraï.
Le jedi, un samouraï pour la maitrise des arts martiaux, avec quelque chose des jésuites comme gardien de la foi (en la Force) et des druides pour la philosophie.
Ils cultivent, a force d’ascèse, « La Force » qui suivant certaines civilisations pourrait ce décliner en foi en dieu.
Mais c’est autre chose, un principe, qui nous dépasserait, plus proche du Ki japonais (« souffle-énergie-esprit-sentiment-sensation ») ou de l’esprit-énergie chamanique, (une métis grecque ? en plus spiritualiste ?).
Ceci engendre une manière d’être au monde.
« La Force » s’expérimente elle ne s’explique pas. Comme celui qui cherche l’illumination, le jedi doit la trouver seul.
Dans ce processus le maître doit disparaître ou mourir pour que jedi puisse le garder vivant en lui.
La transmission prend traditionnellement la forme d’un objet, le plus souvent une épée. Ici le sabre laser !
Le héros n’a pas seulement besoin de maîtres il lui faut des aides et des compagnons. C’est une équipe hétéroclite et c’est précisément ce handicap qui lui permet de surmonter tous les défis.
Faisons entrer les femmes.
C’est une grande nouveauté. Car toutes ces femmes ne sont pas des princesses éplorées que le héros vient délivrer des griffes du dragon.
Elles tiennent toute leur place et offrent aussi des solutions. Tout le contraire de potiches.
Leia étranglera Jabba le Hutt, symbole du dragon, de ses propres mains, avec ces propres chaînes.
Padmé, sa mère fait le coup de feu, et porte, avec aisance, des tenues fastueuses. Elle vient de la planète Naboo euphonique de Nabû, nom de la divinité babylonienne de la sagesse et de l’écriture (2). Le sort de Padmé évoque celui de Didon de Carthage. Nous le verrons plus loin.
A l’instar d’Apollon et d’Artémis, Luke et Leia forment une divinité jumelle qui viennent rétablir l’ordre dans la galaxie et restaurer la république.
Leia est elle aussi un jedi qui accomplit son propre voyage.
Dans la mythologie grecque le héros doit affronter des montres et nos héros n’y échappent pas. En particulier ils seront avalés plusieurs fois.
Une sorties des entrailles d’un monstre assez incommensurable, avec le vaisseau spatial « Faucon Millénium » de Han Solo (littéralement, en anglais, faucon millénaire) est particulièrement homérique !
L’analogie avec notre VITRIOL est évidente. Le mal est une force monstrueuse qui pourrait avaler nos héros. Mais ceux ci sauront vaincre leur monstre intérieur là ou Ankin échouera.
Un dernier emprunt à la tragédie antique (mais je dois en oublier) : Le Cœur Antique. Il est représenté par robots R2D2 et C3PO qui commentent l’action et jouent à l’occasion le rôle du bouffon.
L’utilisation de la langue des oiseaux :
Cette pratique littéraire permet de renforcer de manière subliminale le caractère des héros tout en fournissant une lecture à double sens ou à clef.
Nous, nous bornerons aux plus emblématiques, en commençant par les forces du bien.
Leia Organa: fille de Padmé et Anakin. Elle I a, elle détient i, le principe, la force. C’est un peu une déesse mère ce que renforce son nom complet avec Organa. Elle est à la fois une chasseresse et une amoureuse ayant un sacré culot.
Luke Skywalker : facile ! La lumière (Luc) qui marche dans le ciel. Jumeau de Leia. Il découvrira son potentiel (solaire) dans une descente aux enfers qui lui permettra de détruire (momentanément) la lune noire, arme monstrueuse de l’empire. Cette action sera fondatrice.
Han Solo : le solitaire. Il pense d’abord à lui comme bien des héros de western. Mais il est intrinsèquement bon. Il est guerrier et amant.
Padmé Amidala : Mère des jumeaux. Nous savons qu’elle vient de la planète Naboo, planète luxuriante aux air de Venise et de lac Majeur. Comment ne pas penser au mantra « oṃ maṇi padme hūṃ ». Padmé c’est la persévérance (pad) et la concentration (mé). Elle prend à plusieurs reprises les atours d’une princesse tibétaine ou mongole. Son nom lui aussi sonne tibétain, sans aucun doute. Dans une inversion (une autre) du départ d’Enée de Carthage, elle est assassinée par Anakin.
Regardons l’ordre Jedi:
Maître Ioda : ce petit maître à des allures d’ET, blasonne avec iota lettre grecque en majuscule I (bizarre) mais aussi petit comme dans l’expression un iota (3)
Obi-wan kenobi : jouons, O bee one key no bee . O est un, n’est ce pas la clef ? Jolie interrogation.
Abordons maintenant l’ordre Sith.
C’est ordre peut avoir deux référence, historique, confondues : les Scythes (anatoliens VII- III av-JC) et les Pictes (Ecosse antiquité tardive) pour l’évocation de la vaillance et de coloration de ces guerriers. Dans tous les cas, des guerriers féroces.
A tout seigneur tout honneur le chancelier Palpatine.
Sith est une interrogation S (est ce ?) I, T (sur terre). C’est à dire, la Force, ou le côté obscur ? En fait le contraire de Leia.
Tous les siths ont un nom qui commence par Darth. Dart est la flèche en anglais à un h près (retenez ce H) !). Darth blasonne avec Dark et c’est ainsi que ce fut traduit en français. C’était donc bien le sens.
Palpatine est Dark Sidious ce qui blasonne avec insidious et vicious .
En effet derrière la pale patine se cache un sith et le pire de tous. Il faut voir le plan cinématographique ou, tel Hitler, le chancelier Palpatine convainc le sénat de lui donner les pleins pouvoirs.
Nous découvrons la dispositions en spirale du sénat dans un mouvement de camera qui développe le spirale vertigineusement, infernalement.
Gros plans sur Padmé vêtue en princesse tibétaine : « ainsi meurt la liberté, sous les applaudissements »
L’autre figure emblématique est Darth Vader (édition US) devenu Dark Vador en français ce qui sonne mieux.
Vader est le père en néerlandais. Le père noir de Luke.
Encore jedi son nom était Anakin Skywalker.. Il épousa Padmé.
Anakin peut s’entendre de deux façons, non contradictoires. An, (au travers ou traverse - latin) , Kin, (la famille-anglais) ou en blasonnant : il n’y en a qu’un. (« à marcher dans le ciel »)
Arraché à sa mère, puis traumatisé par la mort de celle ci, il est obsédé par la protection des siens. Il quitte l’enseignement d’ Obi-Wan Kenobi, qui lui refuse la maîtrise, pour s’adonner à celui de Palpatine qui lui promet de sauver sa famille en toutes circonstances, obtenir une puissance telle qu’il sera craint des dieux. La colère le consume comme Achille et rouge est le décor. (Achille rouge de colère contre Agamemnon, puis contre Hector)(4).
Il provoque la mort de Padmé, de ses propres mains en tentant de la sauver, et la conserver pour lui, dans une inversion du récit de la mort de Didon reine de Carthage de l’Enéïde (5).
Puis dans un combats, dantesque, contre Obi-Wan Kenobi, véritable descente aux enfers, la lave le consume littéralement, en commençant par ses tallons. Il survivra grâce à la technologie en devenant à l’instar de Frankenstein, un mécanique déshumanisée, véritable âme damnée de Darck Sidious.
Ultime moment de tragédie grecque et faustienne revisité par le transhummanisme.
L’iconographie symbolique
Je terminerais par une brève invocation des formes.
Les Aéronefs : Côte lumineux de la force, les chasseurs déploient leur ailles en X. Le khi (X) grec est symbole de la lumière. X signe les équinoxes dans d’autres symboles. Pour le cabbaliste : c’est Xot pour art xot ou got : l’art de lumière ou Art Royal.
Côté obscur les chasseurs sont de forme H exprimant la dualité.
Il faut aussi observer la diversité des formes humanoïdes des adversaires de l’empire ainsi que la beauté des vêtements qui déclinent ce que l’humanité a fait de meilleurs.
Alors que, l’empire est uniforme, mécanique, sans une seule femme, vert de gris, mais aussi noir, blanc, rouge comme le drapeau nazie.
Il en est de même des formes urbaine qui revisitent Venise, la renaissance, l’adobe malien, l’Art déco, cite la Place d’Espagne de Séville, et j’en oublie.
Tandis que le centre de l’empire, est la gigantesque lune noire, uniquement métallique.
***
Les récits mythiques avaient jusqu’au 20° siècle l’écrit, parfois la peinture (pour des scènes agiographique, ou de propagande), la forme symphonique de la musique, pour se transmettre.
Georges Lucas restera dans l’histoire pour avoir fait entrer le 7° art dans le récit héroïque et mythique, dans une composition totale, dont les images sont pour beaucoup dans sa puissance d’évocation. Mais ça, c’est difficile à transmettre à l’oral.
Je suis convaincu que cette œuvre fera date.
BL 06 mai 2016
(1) En fait les tentatives d’animation de l’image remonte aux grottes ornées.
(2) Nabû est le dieu de la sagesse et de l’écriture, de Babylone. Sa femme Tashmétum, préside à l’Akitu, fête des solstices.
(3)Du grec ancien ἰῶτα, iỗta. Le nom de cette lettre a été emprunté presque tel quel au nom qu’elle avait en phénicien (mais où elle transcrivait un autre son) :yo ; la finale en -a vient peut-être de l’araméen
L’expression ne pas bouger d’un iota vient du premier concile de Nicée (325), où les nicéens soutenaient que le Fils de Dieu était ὁμοούσιος, homooúsios (« de même substance que Dieu »), alors que les (semi-)ariens soutenaient qu'il était ὁμοιούσιος, homoioúsios (« de substance semblable à Dieu ») (seul un iota distingue les deux mots).
(4)Durant la guerre de Troie le jeune Achille est découvert par Ulysse et rejoint, avec son ami Patrocle, l'expédition grecque. Lors de la dixième année du conflit, une querelle avec Agamemnon le pousse à quitter le combat : c'est la « colère d'Achille » chantée par l'Iliade. La mort de Patrocle le pousse à reprendre les armes pour affronter Hector, le meilleur des Troyens. Achille trouve la mort peu après l'avoir tué, atteint à la cheville par une flèche de Pâris guidée par le dieu Apollon.
(5) Lorsque Énée (l’Ulysse de Virgile) quitte Carthage, Didon, incapable de supporter cet abandon, préfère se donner la mort avec une épée qu'Énée lui avait laissée.
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LANCHE INTRODUCTION SUR THEME : TRAVAIL/DIGNITE/EXCLUSION
V :. M :. et vous tous mes FF :. et SS :., tous égaux en droits et devoirs,
La commande passée par notre V :. M :. est une réflexion préparatoire à un débat sur le thème : Travail/Dignité/Exclusion – Vaste sujet - qui fait aujourd’hui le buzz, notamment avec le projet de loi El Khomri sur le Code du Travail, base du supposé pacte social en France. Le microcosme politique, social et populiste s’en donne à cœur joie. Peu importe le résultat social, pourvu que chacun fasse sa place au soleil.
Travail/Dignité/Exclusion, c’est aussi le fonds de commerce de l’humanisme et plus particulièrement celui du Grand Orient de France, depuis des décennies et même plus.
Notre R :. L :. a déjà traité, en plusieurs fois, chacun des éléments de ce triptyque, par des planches finement ciselées et une réflexion de qualité allant, notamment, de la règlementation européenne à la dérèglementation mondiale, passant par la robotisation du travail avec ou sans l’aide de l’homme bionique et l’éventuelle inutilité de l’homme dans le processus de production, avec un regard appuyé sur la dignité moteur de toute espérance humaine, sans oublier ce très attendu revenu d’existence ou la richesse se partage sans qu’il soit besoin de participer à sa création.
Nous savons tous, du moins ici, que le travail peut être source de fierté et d’épanouissement pour l’homme et sa famille, facteur d’intégration et de reconnaissance sociale, moyen de mener une existence digne, source de dépassement de soi par l’accès à la connaissance et à la culture, bref de poursuivre son lent parcours d’hominisation. Et bien plus encore ...
Mais il y a aussi le revers de la médaille, avec la déshumanisation de la relation sociale, le harcèlement moral, la pression pour atteindre les objectifs, les cadences infernales, le stress qui prend au ventre dès le lundi matin et qui ne vous quitte plus, le peu de reconnaissance de la hiérarchie, la disparité des revenus – ceux honteux des actionnaires – ceux scandaleux de certains PDG – et ceux misérables de la mase laborieuse, les dépressions voire le suicide, indices de mesure du mal-être des salariés et cadres. Et bien plus encore ...
Cette réflexion, volontairement sommaire, n’est pas que française ni qu’européenne mais mondiale. En effet les pouvoirs de décisions et de conjonction économique se situent à l’échelle planétaire, dans la bulle financière, alors que nous faisons semblant (syndicats, patrons, gouvernement ainsi que la grande masse laborieuse) de vouloir régler ces problématiques sociales à l’échelle hexagonale. Si je devais caricaturer, je dirais que nous avons inventé, en France avec notre Code du Travail et notre système de négociation sociale, le canon à propulsion de particules de bonheur à l’échelle planétaire. Excusez du peu ... Si le ridicule tuait .... Et si vous êtes lucides vous connaissez la réponse.
Revenons sur terre et écoutons quelques slogans qui nous ont été proposés ces vingt dernières années et qui ne sont pas neutre quant à l’adhésion à un projet d’organisation sociale et politique : En effet nous sommes passés,
du : Travailler Moins en Gagnant Autant - de Martine AUBRY,
au : Travailler Plus pour Gagner Plus - de Nicolas SARKOZY,
au : Gagner le Minimum sans Travailler - du revenu d’existence,
au : Travailler le Dimanche pour Gagner Plus – Ou - Obliger l’Autre à ne pas Travailler le Dimanche pour préserver sa propre liberté,
mais aussi du : Travailler Plus pour Gagner Moins d’Air France notamment et pas seulement, car le thème est planétaire,
Le dumping social est aujourd’hui une réalité, acceptable ?.. et accepté ?..
Tout ceci est plus moins bien - que moins plus mieux - comme le dit la célèbre publicité. Si vous n’avez pas compris ne vous inquiétez pas, c’est normal, c’est comme la politique sociale menée à l’échelle planétaire ...
Il est temps de retrouver notre humain du XXIème siècle : clichés :
Le travail est source d’esclavage pour les salariés qui subissent les cadences infernales, le harcèlement moral si ce n’est plus, le discrédit de leur hiérarchie, le désintérêt de l’actionnaire, la déconsidération au sein de sa propre famille pour le faible prestige de son emploi et pour les revenus ridiculement faibles ramenés à la maison.... la disqualification sociale participe à la perte de sa propre identité sociale. Alors que les patrons s’en mettent plein les poches ... et le font savoir de façon décomplexée.
La relation dominant/dominé joue à plein et la lutte des classes prend aujourd’hui une nouvelle tournure, avec l’augmentation des populations humaines fragiles, assistées et marginales mais aussi des populations extrêmes riches. Ces catégories n’ont rien en commun, cependant, opprimés et oppresseurs votent d’un même élan pour l’extrême droite... Il n’est plus question de solidarité, de dignité et d’exclusion, les attentes (fortes et contradictoires) appellent un ordre nouveau, mais lequel ... Certain proposent celui de 1940 ...
Le discours ambiant clame que le travail (sous quelque forme que ce soit) est un devoir de tout citoyen envers la nation. Celui qui n’y contribue pas est catalogué comme profiteur de la générosité publique et ne mérite pas les gigantesques efforts que l’on fait pour lui, pour ses multiples femmes et leurs nombreux enfants. Affaire classée : retour au pays même si leur pays est le nôtre ... Alors la prison devient le moyen d’éloigner le vice de nos blanches colombes ... et la prison, école patentée de la délinquance prend un nouvel essor ... Travail/dignité/exclusion me direz-vous ? ... Notre système social semble bien en panne et ce durablement ... qui va allumer la première mèche ...
Et puis, il y a la multitude de ceux qui ne font pas le buzz, ceux qui bossent et y prennent plaisir, élèvent mais aussi éduquent leurs enfants, militent dans le monde associatif qu’il soit sportif, culturel, soutien scolaire, civique ou religieux peu importe ... leur générosité et leur altruisme n’empêche pas leur désespérance – qui n’est pas un vain mot. Ils attendent que la République œuvre pour un monde meilleur ... mais chacun à son idée – une vrai tour de babel me direz-vous.
Dans le bordel ambiant, national et mondial, dans lequel l’homme se complait, que pèsent les notions de Travail, Dignité et Exclusion ? Rien, c’est clair ...
Pour comprendre la situation actuelle ne faut-il pas mieux appréhender l’humain dans sa propre complexité ? Essayons :
L’humain est un être multicellulaire complexe, doté d’une certaine forme de raison, dépendant de ses congénères pour sa reproduction, pour sa survie dans sa phase naissante mais également tout au long de sa vie. Il n’existe que parce que le groupe existe. La notion de solidarité biologique est innée chez l’humain et fluctue, dans le temps, en fonction de l’évolution personnelle de chaque être. La vie en groupe est facteur de sécurité pour l’humain. L’exclusion est réservée à ceux qui ne respectent pas les règles conventionnelles du clan.
Cet humain, est, génétiquement dominant envers ses congénères mais également envers les êtres dits inférieurs (animaux et plantes). Il impose son autorité naturelle par tous moyens y compris par la violence. Son comportement hégémonique planétaire, voire cosmique, en fait un prédateur de premier ordre. Il rêve secrètement à son immortalité (voir le mythe de Gilgamesh) et les progrès de la science actuelle lui font espérer ce passage de rêve à réalité, ou l’individu humain ne serait plus dépendant du clan.
Vive le nouveau concept de vie ou liberté et individualisme serait l’alpha et l’oméga de la société. Adieu règles et règlements, droits et obligations, croyances et vérités.
Parce que le principe de vie en commun a laissé la place, dès l’émancipation de l’homme, au repli identitaire (appartenance à une caste) et à l’individualisme social.
Tout ceci n’est rien en regard des mécanismes et des forces dominatrices en présences. Nous jouons en permanence au poker-menteur. Les dés sont pipés. Les valeurs sociales et humanistes n’ont jamais étés partagées par le grand public, aujourd’hui pas plus qu’hier et encore moins que demain ? Attendons, la réponse ne saurait tarder...
Si nous schématisions à l’extrême sans toutefois caricaturer nous observerions que :
La bulle financière mondialisée a pris le pouvoir par main mise sur l’économique et par voie de conséquence sur la politique sociale,
Les états et leurs gouvernements sont chargés de légiférer sur des mesures locales d’ajustement de cette politique mondiale, en quelque sorte de mettre en musique la politique mondialisée décidée par d’autres et la faire accepter par les populations, par un processus d’apparence, j’ai bien dit d’apparence démocratique,
Les masses laborieuses ne peuvent qu’accepter le peu qui est donné aujourd’hui de peur d’avoir encore moins demain que ce soit en salaires, en conditions de travail, en reconnaissance sociale, en dignité, en chance de ne pas encore être exclu du système,
L’humain, dans ses tendances actuelles, diverses et variées, générales ou particulières, outre un comportement viscéralement individualiste, ne sacralise plus le travail comme moyen d’épanouissement.
Il veut profiter de sa vie, avoir plus de temps libres et plus de loisirs pour lui et sa famille, souvent complexe parce que recomposée ...
Sa propre contribution de solidarité à l’égard des plus démunis est un véritable déchirement. Il y en a marre de payer pour les autres, tout en profitant lui-même des largesses publiques ...
Le pacte social et règlementaire actuel, est, de son point de vue insuffisant et la préservation des acquis (de classe) prédominent à toute évolution. Bref, le système est bloqué.
L’esprit entrepreneurial et la prise de risques n’est pas sa culture, il préfère ou plutôt accepte la position de salarié parce que plus sécurisante intellectuellement.
Le Code du Travail est sa Bible et vouloir réformer la Bible est un crime d’apostasie. Ceci explique peut-être cela ... culturellement parlant ...
Le monde de l’entreprise se bat en permanence pour être concurrentiel, prendre des parts de marchés, innover, inventer, organiser, produire, vendre, mais aussi produire de la marge pour payer ses charges et ses salariés aussi bien mais pas mieux que le concurrent, générer des bénéfices pour investir et rétribuer son actionnariat, vital pour son développement.
Ce monde de l’entreprise prend, en permanence, un risque, celui de tout perdre.
Nous observons donc que la problématique du Travail/Dignité/Exclusion dépasse largement le dialogue social par branche ou encore notre bon Code du Travail, parce que les véritables décideurs ne sont pas en face de nous et que leurs ambitions sont, durablement financières et non sociales.
Alors que faire pour instaurer un nouvel ordre social humaniste planétaire ?
Je n’ai pas de solution miracle à proposer, encore moins à assener les vérités acquises au café du commerce du coin, nous sommes là pour réfléchir, échanger et se faire une intime conviction. Et œuvrer certainement à l’avènement d’un monde meilleur, comme nous avons l’habitude de le dire.
Je vous propose cinq pistes de réflexions, pour le débat qui va suivre :
1 - L’actuelle désespérance sociale de l’humanité peut-elle nous conduire et par quels moyens, vers un humanisme apaisé ? Un humanisme de partage ? Un humanisme civilisationnel ? Un humanisme codifié pour être durable ?
2 - L’humanisme, que nous appelons de nos vœux, doit-il être libéral, social ou solidariste, ce dernier étant un mélange d’autonomie de la conscience individuelle chère aux libéraux et la réparation des injustices sociales chère aux socialistes ?
3 - A l'heure où, dans un affrontement généralisé des civilisations, le terrorisme se répand dans une spirale de moins en moins maîtrisée, où l’humain reste un simple moyen de production – ou les nouvelles formes de sectarismes économique, idéologiques ou religieux déstabilisent nos fondements civilisationnels, l'avènement d'une « Res Publica » latitudinaire, autrement dit : la République Planétaire est-elle encore vision utopique ?
4 – Si nous devions écrire le pacte social du XXIème siècle, quels en seraient les fondements ?
5 – L’actuel système d’organisation du travail étant à bout de souffle, ne donnant satisfaction ni aux salariés, ni aux entreprises et encore moins aux actionnaires, quelles pistes envisager pour un Code du Travail Humaniste et Planétaire ?
Mes FF :. Et mes SS :. Projetons nous dans le temps futur et dans l’espace planétaire et ouvrons un débat serein comme il convient à tout sujet de prospective humaniste.
J’ai dit
06 mai 2016 EV.
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