Rabelais et la langue des oiseaux.
Les informations utilisées sont extraites de, « La clé de Rabelais « de Joséphine Péladan consultable sur Source Gallica à la BNF.
Péladan s’est fortement inspiré des travaux Claude-Sosthène Grasset dit Grasset d'Orcet (Matériaux cryptographiques, Éditions les Trois R, Le Mesnil Saint-Denis, 1976-1979)
Nous y apprenons (P27) que le signe de reconnaissance se faisait « « En blaisant faisant hors de la bouche avec le poulce de la main dextre, la figure de la lettre Tau, par fréquentes réitérations », étonnant non ?
Comment lire un dessin (p69) ? ou un fil part du sol, pour rejoindre un béret « fil lie ber » soit Philibert (Delorme).
De même (P71) huitre /écaille se lira austricaille soit Charles Quint . Mais aussi (p49) un saule à la main signifiera : Salomon.
Nous apprenons chez Rabelais que le mot de passe des « Maçons » médiévaux était :
Question : « Lanterne si el » - Réponse : « Bouteille ». Que Péladan interprète ainsi (p103) Q : Loin terre ciel, R : Boute œil. Ou : « quels sont les rapports entre la terre et le ciel ? » « Vas y voir »
NB : El depuis La bible, pouvait désigner Dieu.
Evidement il valait mieux ne pas dire cela en clair.
Je termine ce court article par le décryptage du fameux TRINCH (p107) :
T, R, I, N, C, H : Tripe, Règne, Ire, Nul, Ciel, Homme. Soit : La tripe règne par colère (du ventre) nul ciel pour l’homme.
Cela valait le bûcher !
C’est pour cela que Rabelais disait qu’il fallait « débitérebus » : débite des rebus, soit « parles en rébus »
Parler en rimes scellées était ne l’oublions, pas la condition pour être admis chez les Gouliards (voir à ce sujet les écrits de Gracet d’Orcet (1) et de Pierre Carnac).
En effet le troisième commandement était : « secret qu’ont pas point œuvre décèle » (ce qui n’ont pas de compas ne peuvent comprendre l’œuvre, corollaire ceux qui savent s’en servir la scelle). Rabelais dévoile que pour y être admis :
« Il doit faire une planche où l’on sente qu’il est habile.
Si son rébus le mérite, qu’on lui signe l’acte et le plombe.
Cet acte doit être une image ornée à jeux de pinceau »
BL
(1)voir Les Gouliards sur le site http://www.regnabit.com/artgauth/index.htm
Pour aller plus loin outre Grasset d’Orcet (de Grâce et d’Or c’est), sus sité, lire Claude Gaignebet dans son ouvrage magistral, « À plus hault sens: l'ésotérisme spirituel et charnel de Rabelais, Maisonneuve et Larose, 1986 »
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Histoire du monde ouvrier 5
La révolution de 1848
Avec Louis BLANC, j'ai évoqué la révolution de 1848... mais sans m'attarder car j'avais peur d'être trop long ! Eh bien, voilà, je ne résiste pas à cette envie d'en dire un peu plus sur elle ( juste une page...). Elle est entrée dans l'histoire comme un grand évènement en Europe qui devait, après les vicissitudes et le développement dramatique de 1789, modifier la structure des institutions politiques et économiques et apporter des changements constructifs dans la condition sociale de la classe ouvrière.
Elle était la conséquence logique de la situation alarmante de la classe laborieuse dont la misère était telle que les enfants étaient décimés en masse par la dénutrition et la tuberculose, et que les femmes, dont le salaire ne dépassait guère 75 centimes par jour étaient contraintes de se prostituer. Oui,telle était la déprimante condition morale et sociale du monde du travail en France, à la veille du renversement du régime royal de Louis philippe.
A la veille de 1848, le secteur agricole conserve sa primauté, même si les signes avant-coureurs de la transformation industrielle de l'économie française se font jour...L'année 1846 est marquée par une grave crise agricole, et les nouveaux progrès techniques et la crise économique jettent de nombreux ouvriers à la rue. En Mai 1847, un tiers des métallos et un cinquième des mineurs sont au chômage, 8000 des 13OOO ouvriers de Roubaix sont sans emploi. Les patrons en profitent pour baisser les salaires ( jusqu'à -30% à Rouen !)... En juin, les ouvriers affamés du Faubourg Saint Antoine à Paris et dans la ville de Lisieux pillent des boulangeries...
Les politiciens républicains sentent que leur heure est enfin arrivée, d'autant que la monarchie de Juillet semble en fin de course. Fin 1847, début 1848, ils organisent des banquets républicains dans toute la France; le 22 Février 1848, un banquet organisé à Paris est interdit: c'est l'étincelle qui va déclencher l'insurrection !
Le 24, les émeutes républicaines obligent Louis Philippe à abdiquer. Aussitôt un gouvernement provisoire se met en place, proclame la République ( la deuxième), abolit l'esclavage, instaure le suffrage universel sous la protection des ouvriers parisiens en armes. Le lendemain, ces derniers pénètrent dans la salle où se réunit le gouvernement provisoire et imposent derechef " le droit au Travail".
Deux jours plus tard, la République crée les Ateliers Nationaux pour les ouvriers au chômage.(En Mars, ils seront 20 000 inscrits touchant 2 francs par jour, mais 3 mois plus tard, ils seront 100 000 et ne toucheront plus qu'1 franc par jour !)
Le 28 Février, les mêmes ouvriers en armes investissent l'Hotel de Ville et imposent la journée de 10heures, demandant aussi ( mais sans réel succès) la fondation d'un Ministère du Travail.
Les 17 Mars et 16 Avril, les manifestations reprennent pour empêcher les élections du 23 Avril organisées par les modérés et les conservateurs, mais sans y parvenir.
Le 15 Mai, alors que la réaction bourgeoise et conservatrice a pris sa revanche les faubourgs parisiens fondent sur la nouvelle assemblée constituante "anti-ouvrière"; son gouvernement, qui s'est ressaisi, arrête les leaders ( Barbès, Blanqui, Raspail) et dans la foulée, commence la démolition des conquêtes démocratiques de la révolution, s'apprête à dissoudre les Ateliers Nationaux et donne les pleins pouvoirs à Paris au général Cavaignac.
Aussitôt, 400 barricades sont érigées dans l'Est parisien. Le slogan des ouvriers est alors " du travail ou du pain, du pain ou du plomb!".
Du 23 au 26 Juin 1848, Paris connaît ses plus durs combats de rues. Finalement, 11 000 ouvriers sont arrêtés dont 4000 déportés en Algérie.
Le 3 Juillet, les Ateliers Nationaux sont définitivement fermés. En Novembre 1848, la nouvelle constitution ne parle plus du "droit au travail", et 1 mois plus tard, Louis Napoléon est élu Président.
Mais la révolte ouvrière a fait des émules : en Mars à Vienne, Milan, Berlin, puis en Suisse, dans l'empire austro-hongrois, en Italie...
L'idéalisme qui avait nourri la révolution de Février tomba avec la défaite du soulèvement de Juin; la tristesse indicible succèda à la joie, le malheur suivit l'instant du bonheur brisé par la peur et la veulerie de la bourgeoisie jalouse de ses privilèges...
Cependant, cette révolution ne fut pas anéantie pour cela : la République qu'elle avait créé allait renaître de ses cendres 22ans plus tard !
Cette révolution de 1848, qui s'est terminée par le massacre des ouvriers de Paris a retardé en France l'émergence d'organisations de défense et d'entraide de la classe ouvrière, et il faudra attendre les années 1860 pour que le mouvement ouvrier,( imprégné de socialisme proudhonien mais qui avait sous l'Empire pris ses distances vis à vis de l'opposition politique, les républicains et les libéraux) s'organise avec ampleur.
Vous voyez, l'histoire n'est pas finie...
JCF
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HERVÉ NATHAN
Mardi 13 Janvier 2015 à 04:30 Mariane
Bernard Maris, alias Oncle Bernard, menait un combat contre l’économisme. Ses adversaires, partisans de l’économie "science dure", appuyés pour l'occasion par Najat Vallaud-Belkacem, sont en passe d’emporter une victoire… posthume !
Bernard Maris est mort avec ses amis dans le massacre de Charlie Hebdo. Chez les économistes, il est donc de bon ton de saluer la mémoire de l’ancien collègue. Il y a les hommages émouvants, comme celui de l’équipe de l’émission « On n’arrête pas l’éco » sur France inter qu’on entendait pleurer à l’antenne samedi dernier. Militants comme celui des Economistes atterrés. Il y a les hommages distanciés et sincères, comme celui du gouverneur de la Banque de France Christian Noyer qui déplore le décès du membre atypique du comité de politique monétaire qu’était Oncle Bernard. Etonnants, comme la photo (voir ci-dessous) prise par les employés de la Banque centrale de l’Etat de New York.
Et puis il y a ceux qui enterreront Bernard Maris en espérant mettre une pelletée de terre sur l’héritage qu’il nous laisse, celui d’une pensée alerte, critique, toujours en éveil. Ceux-là sont un petit groupe, influent et bien organisé, qui veille à ce que les idées de l’Oncle Bernard qu’ils haïssent, restent bien confinées à Charlie Hebdo et ses alentours. Leur dernier fait de gloire est récent : les économistes « orthodoxes » ou encore « néo-classiques » se sont débrouillés pour barrer la route à une disposition que Bernard Maris et ses amis de l’Association française d’économie politique (l’AFEP présidée par André Orléan) tentent d’obtenir du ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur : la création d’une section « Economie et société » aux côtés de l’actuelle section « Sciences économiques » représentée au Conseil national des universités.
L’Afep fait l’amer constat que les thèses hétérodoxes ne sont plus retenues par les jurys composés presque exclusivement de professeurs formatés aux mathématiques. Le phénomène tient de l’éradication idéologique : l’âge et les départs à la retraite aidant, il n’y aura bientôt plus d’économistes iconoclastes dans nos universités. Nous ne formeront pas ainsi les Aglietta et les Orléan, les Piketty et Sterdyniak du XXIe siècle…
D’où l’idée de la création d’une seconde section qui enseignerait que l’économie tient d’abord à la sociologie, à la politique, à l’histoire… autant qu’aux mathématiques. Contre l’éco omnipotente et à prétention infaillible, l’Afep et Bernard Maris défendaient une discipline exigeante mais ouverte, au service des politiques. L’AFEP avait d’ailleurs convaincu l’éphémère ministre Benoît Hamon. Najat Vallaud-Belkacem, elle, avait fait savoir en décembre qu’elle viendrait l’annoncer (ou, à sa place, Geneviève Fioraso) lors de l’assemblée générale de l’AFEP le 13 janvier.
Halte-là ont crié les « Je-ne-suis-pas-Bernard » de France et de Navarre. Pas question, ont-ils expliqué en somme, qu’on nous chipe une part de notre PIB (en langage économiste, c’est l’équivalent du « flouze », du « grisbi », de la « rente »…). Le conseil de la Ve section des sciences économiques a ainsi menacé la ministre… de faire grève. Un peu comme les taxis quand on leur parle d’UberPop… Et ils ont trouvé des porte-paroles bien en cour : Jean Tirole, Nobel tout neuf, à la fois modeste et impérieux qui n’a sans doute pas digéré qu’Oncle Bernard écrive un jour : « Les théoriciens de l’économie économie industrielle (c’est la spécialité de Tirole) sont une secte, dont l'obscurantisme et le fanatisme donnent froid dans le dos. Il n'est pas difficile de repérer le taliban sous l'expert, et le fou de Dieu sous le fou de l'incitation ». Ou bien encore Philippe Aghion, ponte de Harvard, jongleur des équations et conseiller même pas occulte de l’Elysée et de Bercy.
D’après nos informations (recoupées avec celle de Christian Chavagneux d’Alternatives économiques), l’intervention de ces deux mandarins a réussi à bloquer l'affaire, le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem indiquant à André Orléan que toute décision est désormais repoussée ! Jusqu’à quand ? Après l’enterrement de Bernard Maris ?
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Déchaînées
Une des chaînes d’information continue a pour slogan « L’information qui ne s’arrête jamais ! ». Il y a peu encore, au corps tremblant, au corps horrifié de cette même information, j’ai désiré que ces médias cessent de nous taper sur le système, de nous abreuver, chaque seconde, des mots du voyeurisme, de leur vacuité et surtout de leur inconscience. À tel point que la radio m’a paru, très vite, une délivrance. J’ai voulu que ces chaînes arrêtent de courir, les yeux fermés, après l’insolente vérité qui se moque de leur stratégie économique : augmenter leur audience pour augmenter leurs recettes publicitaires ; qu’elles soufflent quelques instants, et prennent le recul nécessaire pour se remettre en cause. J’ai même imaginé qu’elles pouvaient s’émanciper enfin de leurs obsessions parisianistes et ouvrir portes et fenêtres pour regarder le grand ciel et ses tendres nuages que l’on appelle parfois le grand large… « Diu vivant ! », qu’elles cessent de s’auto-exciter et d’exciter leurs fidèles fascinés par le film ininterrompu de l’émotion et de la terreur. Sa musique et sa « dope ». Souvenez-vous de BFM Télé jetant en pâture les otages du supermarché Casher, cachés dans une de ses chambres froides, alors qu’Amédy Coulibaly était, lui, encore vivant, et donc capable de tuer ces mêmes otages. Coulibaly que l’on passait finalement à l’antenne et que l’on reconnaissait ainsi comme acteur d’un film noir. Très noir. Obscurantiste. Alors, il y a eu, dimanche dernier, la magnifique marche républicaine, les « Marseillaises », l’union nationale… Hélas, rapidement, comme je l’avais pressenti, la belle unanimité s’est vue bousculée et refusée par une partie de nos concitoyens, par le mensonge « complotiste ». La polémique enfle et on ne voit plus les mêmes images. On n’entend plus les mêmes commentaires. On découvre, effrayés, que nous n’avons pas fini avec cet odieux acte terroriste, et qu’il y a encore péril en la demeure.
P.S. Lire pour ce faire, Ce que phobie veut dire, d’Olivier Rollin, dans Le Monde daté du 16.01.2016
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Est-ce qu’il y aura encore des « oui, mais » ?
Édito de Charlie Hebdo, n° 1178 du 14 janvier 2015
Depuis une semaine, Charlie, journal athée, accomplit plus de miracles que tous les saints et prophètes réunis. Celui dont nous sommes le plus fiers, c’est que vous avez entre les mains le journal que nous avons toujours fait, en compagnie de ceux qui l’ont toujours fait. Ce qui nous a le plus fait rire, c’est que les cloches de Notre-Dame ont sonné en notre honneur… Depuis une semaine, Charlie soulève à travers le monde bien plus que des montagnes. Depuis une semaine, comme l’a si magnifiquement dessiné Willem, Charlie a plein de nouveaux amis. Des anonymes et des célébrités planétaires, des humbles et des nantis, des mécréants et des dignitaires religieux, des sincères et des jésuites, des que nous garderons pour la vie et des qui ne sont que très brièvement de passage. Aujourd’hui, nous les prenons tous, nous n’avons pas le temps ni le cœur de faire le tri. Nous ne sommes pas dupes pour autant. Nous remercions de tout notre cœur ceux, par millions, qu’ils soient simples citoyens ou qu’ils incarnent les institutions, qui sont vraiment à nos côtés, qui, sincèrement et profondément, « sont Charlie » et qui se reconnaîtront. Et nous emmerdons les autres, qui de toute façon s’en foutent…
Une question, quand même, nous taraude : est-ce qu’on va enfin faire disparaître du vocabulaire politique et intellectuel le sale mot de « laïcard intégriste » ? Est-ce qu’on va enfin arrêter d’inventer de savantes circonvolutions sémantiques pour qualifier pareillement les assassins et leurs victimes ?
Ces dernières années, nous nous sommes sentis un peu seuls, à tenter de repousser à coups de crayons les saloperies franches et les finasseries pseudo intellectuelles qu’on nous jetait au visage, et au visage de nos amis qui défendaient fermement la laïcité : islamophobes, christianophobes, provocateurs, irresponsables, jeteurs d’huile sur le feu, racistes, vous-l’avez-bien-cherché… Oui, nous condamnons le terrorisme, mais. Oui, menacer de mort des dessinateurs, ce n’est pas bien, mais. Oui, incendier un journal, c’est mal, mais. Nous avons tout entendu, et nos amis aussi. Nous avons souvent essayé d’en rire, parce que c’est ce que nous faisons le mieux. Mais nous aimerions bien, maintenant, rire d’autre chose. Parce que ça recommence déjà. Le sang de Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, Elsa Cayat, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Franck Brinsolaro, Frédéric Boisseau, Ahmed Merabet, Clarissa Jean-Philippe, Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab, François-Michel Saada, n’avait pas encore séché que Thierry Meyssan expliquait à ses fans Facebook qu’il s’agissait, évidemment, d’un complot judéo-américano-occidental. On entendait déjà, ça et là, les fines bouches faire la moue devant le rassemblement de dimanche dernier, bavant du coin des lèvres les éternelles arguties visant à justifier, ouvertement ou à bas bruit, le terrorisme et le fascisme religieux, et s’indignant, entre autres, que l’on célèbre les policiers = SS. Non, dans ce massacre, il n’y a pas de morts moins injustes que d’autres. Franck, qui est mort dans les locaux de Charlie, et tous ses collègues abattus au cours de cette semaine de barbarie sont morts pour défendre des idées qui, peut-être, n’étaient même pas les leurs.
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Nous allons quand même essayer d’être optimistes, bien que ce ne soit pas la saison. Nous allons espérer qu’à partir de ce 7 janvier 2015 la défense ferme de la laïcité va aller de soi pour tout le monde, qu’on va enfin cesser, par posture, par calcul électoral ou par lâcheté, de légitimer ou même de tolérer le communautarisme et le relativisme culturel, qui n’ouvrent la voie qu’à une seule chose : le totalitarisme religieux. Oui, le conflit israélo-palestinien est une réalité, oui, la géopolitique internationale est une succession de manœuvres et de coups fourrés, oui, la situation sociale des, comme on dit, « populations d’origine musulmane » en France est profondément injuste, oui, le racisme et les discriminations doivent être combattus sans relâche. Il existe heureusement plusieurs outils pour tenter de résoudre ces graves problèmes, mais ils sont tous inopérants s’il en manque un : la laïcité. Pas la laïcité positive, pas la laïcité inclusive, pas la laïcité-je-ne-sais-quoi, la laïcité, point final. Elle seule permet, parce qu’elle prône l’universalisme des droits, l’exercice de l’égalité, de la liberté, de la fraternité, de la sororité. Elle seule permet la pleine liberté de conscience, liberté que nient, plus ou moins ouvertement selon leur positionnement marketing, toutes les religions dès lors qu’elles quittent le terrain de la stricte intimité pour descendre sur le terrain politique. Elle seule permet, ironiquement, aux croyants et aux autre, de vivre en paix. Tous ceux qui prétendent défendre les musulmans en acceptant le discours totalitaire religieux défendent en fait les bourreaux. Les premières victimes du fascisme islamique, ce sont les musulmans.
Les millions de personnes anonymes, toutes les institutions, tous les chefs d’État et de gouvernement, toutes les personnalités politiques, intellectuelles et médiatiques, tous les dignitaires religieux qui, cette semaine, ont proclamé « Je suis Charlie » doivent savoir que ça veut aussi dire « Je suis pour la laïcité ». Nous sommes convaincus que, pour la majorité de nos soutiens, cela va de soi. Nous laissons les autres se démerder avec ça.
Une dernière chose, importante. Nous voudrions aussi envoyer un message au pape François, qui, lui aussi, « est Charlie » cette semaine : nous n’acceptons que les cloches de Notre-Dame sonnent en notre honneur que lorsque ce sont les Femen qui les font tinter.
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- Allocution de conclusion de Daniel KELLER lors de la conférence publique du 10 janvier 2015 : Trois siècles d’antimaçonnisme. La République en danger ? Redonner sens à l’action républicaine Communiqués et discours | Publié le 23/01/2015 | émis le 10/01/20
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