FN : le cri d'alarme du grand maître GODF
Dans un entretien donné au "JDD", Daniel Keller s'inquiète de la percée du Front national, quelques semaines avant le début des régionales.
SOURCE AFP
Publié le 25/10/2015 à 09:39 - Modifié le 25/10/2015 à 09:43 | Le Point.fr

        
Le Front national inquiète le Grand Orient de France, quelques semaines avant le début des élections régionales. « On est en train de dérouler le tapis rouge au Front national. Ce qui paraissait impossible devient chaque jour un peu plus vraisemblable s'agissant de la présidentielle de 2017 », s'alarme Daniel Keller, le grand maître de la première obédience maçonnique, dans un entretien donné au Journal du dimanche (JDD). Et Daniel Keller, qui a été réélu en août pour la troisième et dernière fois à la tête du Grand Orient de France, d'ajouter que « la République reste un combat. Ce n'est pas un régime acquis définitivement. Si tout le monde baisse les bras, je le dis : la République est en danger ».
L'appel au « désistement républicain »
« On ne peut pas exclure que la France soit à la veille d'une explosion sociale. Fermer les yeux ne servirait à rien », prévient encore Daniel Keller. Dénonçant tour à tour « les ressorts politiques au fondement du FN » que sont « la désignation de boucs émissaires, la tentation populiste et la dénonciation de la classe politique dans sa globalité sur le thème du tous pourris ! », le responsable invite le Parti socialiste et le parti Les Républicains à se désister en cas de triangulaire.
« En ce qui concerne les élections à venir, le désistement républicain est, selon moi, le minimum à faire. Il faut éviter au maximum des triangulaires au second tour des régionales », énonce-t-il. « Le désistement, ce n'est pas une magouille. C'est accepter de sacrifier ses propres couleurs pour l'intérêt général », fait-il valoir.


Les migrants, une « chance » pour la France
Enfin, Daniel Keller évoque la « chance » que représentent, selon lui, les migrants pour l'Europe : « Je ne dis pas que la France doit accueillir tous les réfugiés du monde, mais les chiffres dont on parle aujourd'hui n'ont rien d'insurmontable quand on se souvient des rapatriés d'Algérie ou des Espagnols qui ont fui le franquisme. »